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« MYTHES ET LÉGENDES DE NICE ET DU PAYS D’AZUR »

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Le numéro de l’hebdomadaire « L’EXPRESS » du 15 octobre 2014 développe les légendes et présente les lieux mythiques de Nice et sa région.

Dans ce dossier, à ne pas manquer l’interview accordée par Edmond Rossi à propos du Loup et de la polémique soulevée autour de son retour dans les Alpes Maritimes.

 « LE LOUP INCARNATION DES FORCES DU MAL »

L’animal est au centre des récits les plus effroyables qui étaient contés le soir au coin du feu.Edmond Rossi, auteur notamment de « Contes et Légendes du Pays d’Azur » (Éditions Sutton), revient sur les raisons d’une telle fascination. Passionné : Historien, écrivain, conteur, Edmond Rossi décortique les mythes véhiculés dans la région par la mémoire collective.

Très tôt les hommes se sont organisés pour contrer les capacités de nuisance des loups. De quelle façon?

Les premières battues remontent au temps de Charlemagne. A l'époque, un service spécifique avait même été créé avec, à sa tête, un Lieutenant de louveterie. L'idée étant, bien sûr, de protéger les troupeaux des assauts de cet animal sauvage. Les pâtres et les bergers étaient également des cibles idéales pour lui. Le loup aurait pris goût à la chair humaine au temps des guerres, sur les champs de bataille jalonnés par de nombreux cadavres. Dans les Alpes-Maritimes, plusieurs sites évoquent la présence ancienne de ces bêtes féroces. Comme le col de Gratteloup, ou encore cet énorme rocher, placé au bord d'un chemin, entre Villeneuve-d'Entraunes et Bantes, et surnommé « la peira déou loup» (la pierre du loup) depuis qu'un paysan, attaqué par une meute, s'est réfugié dessus.

Quels sont les symboles et les croyances qui lui sont associés?

Ici, comme un peu partout dans le monde, aussi bien chez les Amérindiens qu'en Asie ou en Europe, le loup incarne les forces du mal, le diable, un monstre aux pouvoirs décuplés. Le territoire escarpé du haut pays niçois, avec ses bois sombres et ses vallées encaissées, offre un décor propice aux histoires les plus terrifiantes. Le fait que le loup agisse la plupart du temps la nuit leur donne une dimension encore plus inquiétante. Tous ces récits ont pour but de conjurer le sort, d'exorciser la peur, car on tient éloigné ce qui nous angoisse en mettant des mots dessus. Le loup a également inspiré de nombreuses expressions imagées : « hurler avec les loups », « être connu comme le loup blanc », « quand on parle du loup, on en voit la queue», « l’homme est un loup pour l 'homme », « enfermer le loup dans la bergerie »…

Son image semble avoir évoluée. Le loup serait-il en voie de réhabilitation?

La convention de Berne, ratifiée en 1979 et transcrite dans le droit français en 1989, a fait du loup une espèce protégée. Le succès de certains parcs animaliers spécialisés montre bien à quel point il a conservé son pouvoir de fascination, même si la guerre fait rage entre ses détracteurs et ses défenseurs. La récente réapparition de loups sauvages dans le massif du Mercantour oppose régulièrement les écologistes, pour qui ce prédateur naturel est indispensable à la préservation de l'écosystème, et certaines corporations, comme celle des bergers, qui craignent pour leurs troupeaux. Notre territoire n'échappe pas à cette polémique, puisque les Alpes ­Maritimes recensent 40 % des attaques en France. En 2013, près de 2500brebis y ont été tuées. De quoi continuer à alimenter les légendes.

 Amandine HIRROU« L’Express » N° 3302 / 15 octobre 2014

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Voir son livre « Histoires de Loups en Pays d’Azur » à consulter ou commander à:

edmondrossi@wanadoo.fr


RAYMOND FÉRAUD TROUBADOUR NIÇOIS

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Raymond Féraud né à Ilonse en 1255 vécut dans la cour de l'illustre Charles d'Anjou, frère du roi Saint Louis, devenu comte de Provence après son mariage en 1246 avec Béatrix, héritière de la Provence. Raymond Féraud, originaire d'un village perdu de la vallée de la Tinée, verra ses deux sœurs entrer dans les grandes familles de la région.

L'une s'alliant à Guillaumes Rostaing de Beuil, l'autre à Laugier de Roquesteron. Rentré pour sa part au monastère de Lérins, il le quittera pour se rapprocher des siens et passer avec eux les trente dernières années de sa vie.

Il composa de nombreux poèmes populaires en langue provençale dont la vie de Saint Hermentaire, très connus au XIIIème siècle, mais hélas disparus. Il nous reste cependant "la Vie de Saint Honoré" grâce à une copie faite au XVIème siècle.

D'un style alerte, mêlant la légende dorée à la geste épique, ce long poème qui lui fut imposé, reprend la tradition latine tout en essayant de plaire à Marie de Hongrie, en montrant que la fondation du célèbre monastère de Lérins était due à un membre de sa famille.

Promenant le lecteur aux quatre coins de la région, cette œuvre sera achevée à Roquesteron. Le célèbre troubadour écrit : "En l'an de Dieu 1300, le prieur acheva son roman, en l'honneur de Dieu et des saints, en sa maison de la Rocca, prieur au val de l'Esteron, et à l'Olive près d'ici".

Pour découvrir les livres qui relatent les belles pages du passé du "Pays d'Azur", contactez: edmondrossi@wanadoo.fr

LE MYSTÊRE DU CHÂTEAU TEMPLIER D'AGERBOL

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Le comte Conrad 1er a fait édifier, en plus du château de Roquebrune, celui d’Albergol situé dans la vallée du Fenouil

Agerbol, que les Comtes de Vintimille semblaient considérer comme une des principales forteresses occidentales, était situé sut l'étroite plateforme créée par un écartement de sommets de montagnes au flanc du Mont Agel et du Mont Gros, au milieu d'une vallée sillonnée par un ruisseau.

Ses quatre tours étaient entées sur les aspérités de la côte rocheuse. La première, au Nord, était vraisemblablement le donjon parce qu'elle est isolée et ferme l'enceinte; elle est presque exclusivement  formée par le rochet intérieurement excavé dont les ouvrages en maçonnerie n'ont fait que corriger les irrégularités et combler les vides, On · peut encore difficilement y reconnaître quelques vestiges de logement.

La chapelle séparait le donjon des trois autres tours qui se succédaient en enfilade. La dernière surplombait d'une hauteur vertigineuse deux gorges de montagne fuyant en profondeur vers la mer.

Les tours étaient reliées par un chemin de ronde couvert qui longeait leurs pieds du côté de l'Est. Les traces de son mur de protection sont encore apparentes. Extérieurement à ce mur régnait un chemin de maçonnerie qui bouclait l'enceinte en se rattachant au donjon.

Le Château d'Agerbol, étant donné les moyens d'attaque de l'époque et sa situation exceptionnelle, devait être inexpugnable et offrit un obstacle presque insurmontable pour tout ennemi venant de la mer ou de la Provence, couvrant ainsi Gorbio et Roquebrune.

Seule, au milieu des ruines de la forteresse; une partie de la chapelle se 'dresse encore.

Elle se compose d’une nef voûtée joignant une abside et les rattachant l'une à l'autre, un arc en plein cintre à claveaux de tuf assez régulièrement appareillés et portant sur deux pilastres. Le curieux oratoire maintient malgré tout le souvenir de la tradition latine.

Quel était son Saint Patron ? D'après le cadastre c'était Saint Quentin, mais il paraît beaucoup plus vraisemblable que cette Chapelle ait été dédiée à Saint Quintien; évêque de Rodez au Vl ème siècle, c'est d'ailleurs le nom prononcé par les vieux Rocabrunasques.

Le territoire dépendant du Château d'Agerbol était assez étendu. La bulle du Pape Lucina Ill, du 8 Juin 1182, est le premier document connu faisant mention de cette châtellenie et confirmant' au Chapitre de Vintimille ses privilèges et ses possessions.

Le 8 septembre 1185 une convention, signée à Gênes entre le Comte de Vintiimille Othon Il et la commune de VintimiIle, qui s'engage à ne recevoir parmi ses habitants aucun sujet des Châteaux de Roquebrune, Agerbol, etc., est signée.

Un acte de vente par les Templiers "cédant les biens qu'ils possédaient à Agerbol à l'Évêque d’ Albenga, date du 16 Janvier l191. Ce territoire comprenait toutes les terres comprises entre le Col du Mont Gros, qui alors s'appelait « Collam de Monachis », Col des Moines, et la mer, en allant du Nord au Sud, et celles s’étendant de la rivière de l' Arme, « Flumen de Finari », vallon qui limite au sommet du Mont Gros, de l'Ouest à l'Est.

Cet acte par lequel Pierre BUCILERIO, Guillaume de LAMANDA et Guillaume de CHILLlANl, frères du Temple, dûment autorisés par GAIMARD, Maitre et précepteur des Maisons du Temple de la province d’Italie, vendaient à AIRALDUO, Évêque d’Albenga, tous les biens que leur Ordre possédait sur le territoire d'Albergol, maisons, bâtiments champs, vignes, bois, canaux etc…, est le plus précieux  document concernant ce Château.

Depuis quelle époque et de qui les Templiers tenaient-ils ces possessions ? L’Ordre du Temple fondé, en 1118, avait été l’objet de nombreuses largesses et il semble bien que les comtes de Vintimille, si généreux envers les Églises et les couvents, aient tenu à encourager cette « milice du Christ » par la donation de cette châtellenie d’Albergol.

Après avoir mis en rapport cette vallée, les Templiers la vendirent.

Le 25 février 1200, le château d’Agerbol apparait pour la dernière fois dans un document. C’est un traité d'alliance signé par GUILLAUME 1er et son fils HENRI, comtes de Vintimille, avec ROLANDINO MALEPRESE, podestat de la République de Gênes par lequel les premiers cédaient les Châteaux de Roquebrune, Agerbol, etc.., sous réserve de leur reprise en fief.

Dans un acte suivant, daté du 30 juillet 1249, il n'est plus mentionné.

Agerbol a donc disparu entre 1200 et 1249.

En 1220, la Commune de Vintimille, qui refusait de se laisser absorber par Gênes, alliée aux Comtes de Vintimille, fut déclarée rebelle. Le comte de Provence Raymond Bérenger IV vint à son secours, ravageant les campagnes, incendiant les maisons, rasant tout sur le passage de ses troupes. Le Château d'Agerbol, construit sur la frontière du Comté, a dû subir les premiers assauts et être rasé pour supprimer un sérieux obstacle pour l'avenir.

Ainsi disparut cette formidable forteresse où flottaient la bannière «rouge et or» des Comtes de Vintimille à côté de l'étendard « noir et blanc» du Temple.

Seules quelques pierres recouvertes de mousse et une partie de ce qui fut la Chapelle dorment dans la verdure, dans laquelle les chants d'oiseaux résonnent, se mêlant à une brise parfumée par le thym et le romarin.

Pour conaître les sites templiers des Alpes Maritimes et les Châteaux du Moyen-âge de ce département, il vous suffit de commander les CD qui leur ont été respectivement consacrés, pour cela contacter:

 edmondrossi@wanadoo.fr

OFFRIR POUR NOËL LES LIVRES D'EDMOND ROSSI

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NOËL EST LÀ !

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Ses contes et légendes, son Histoire, ses traditions, tout un monde souvent oublié si riche à découvrir et à faire apprécier :

Cliquez sur le lien pour lire la présentation du livre :

·       « Histoire et Patrimoine des Vallées du Mercantour »

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·       « Les Vallées du soleil, de Briançon à la mer »

http://pays-d-azur.hautetfort.com/list/histoire_et_traditions_des_alpes_maritimes/les_vallees_du_solei.html

·       « Histoires et Légendes des Balcons d’Azur »

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·       « Entre Neige et Soleil, contes et légendes de Nice et sa région »

http://pays-d-azur.hautetfort.com/list/histoire_et_traditions_des_alpes_maritimes/histoire_de_loups_en.html

·       « Histoires et Légendes du Pays d’Azur »

http://pays-d-azur.hautetfort.com/list/histoire_et_traditions_des_alpes_maritimes/histoires_et_legende.html

·       « Un Peu d’Histoire de Saint Laurent du Var »

http://pays-d-azur.hautetfort.com/list/histoire_et_traditions_des_alpes_maritimes/un-peu-d-histoire-de-saint-laurent-du-var.html

·       « Mémoire en images de Saint Laurent du Var »

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FÉES, SORCIÈRES ET SORTILÈGES DANS LES ALPES MARITIMES

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Il fallait découvrir ce peuple magique, sorti d'un autre siècle. Sujet léger? Pas vraiment. Ces petits récits, qui peuvent paraître anodins, ont en fait une grande valeur ethnologique. Liés étroitement aux villages du haut pays, ils révèlent des éléments de la vie quotidienne.

Jusqu'à présent, aucune étude globale n'avait été réalisée pour comptabiliser le nombre de contes et légendes fantastiques, dans le Comté de Nice. C'est chose faite avec Edmond Rossi. Ce dernier s'est livré à un patient recensement, complété par une enquête sur le terrain dans les vallées du Mercantour, pour traquer ces personnages de légendes. Ce chercheur a ainsi comptabilisé quatre-vingts récits mettant en scène des « fada » (fée). « masca » (sorcière) et autre « cousse » (esprit espiègle invisible) ...

Les plus anciens remontent au XVIIle siècle et perdurent encore aujourd'hui. Cette littérature orale très riche ne découle pas de grand procès en sorcellerie, puisqu'il n'y en a eu peu dans le Comté de Nice. Selon une théorie, elle aurait été alimentée par la diabolisation des francs-maçons, au XIXe siècle, dépeints comme des sorciers faisant sabbat au clair de lune...

Et des histoires, Edmond Rossi en raconte. Comme celle de ces fées, cachées dans des grottes près d'Utelle qui attendaient la livraison de boudins confectionnés par les villageoises. « Les ménagères étaient terrorisées à l'idée que ces mets ne soient pas au goût des « fadas ».La sanction tombait. alors, comme un couperet, avec des tracas assurés tout au long de l'année. »

Tous les villages possèdent des récits mettant en scène des fées plus ou moins maléfiques.

Comme sont nombreux également les contes sur les « cousses », êtres invisibles qui peuplaient les champs, les chemins et les maisons, pour jouer de mauvais tours aux villageois. « Il y a un récit, que l'on retrouve partout dans la littérature orale du Comté et qui explique l'inexplicable. Il raconte comment une mère de famille ayant laissé tout seul son enfant à la maison pour vaquer ses travaux des champs, le retrouva le soir, enfermé au grenier, avec un « calen » (lampe à huile). coincé dans la bouche. Selon ce conte il ne fallait y voir aucun mystère, juste une facétie jouée par un « cousse »

Ces contes et récits, répertoriés, disséqués et racontés par Edmond Rossi trouvent un prolongement dans ses « Contes et Légendes du Pays d’Azur » publiés aux Editions Sutton.

Pour obtenir chez vous ce livre dédicacé contacter :

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GARIBALDI, LE NIÇOIS HEROS DES DEUX MONDES

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Héros de toutes les indépendances, artisan de l'unité italienne, Giuseppe Garibaldi est né à Nice en 1807. Il débute sa vie de voyageur comme mousse à l'âge de 13 ans.

Proche du mouvement "Jeune Italie" du socialiste Mazzini, il est condamné à mort pour avoir participé au soulèvement des Carbonari de Ligurie. Il s'embarque alors en 1834 pour l'Amérique, où il s'engage dans la révolte du Rio Grande contre le Brésil.

Obligé de fuir après la défaite, il se met au service de l'Uruguay en lutte contre l'Argentine et remporte avec sa légion, la victoire décisive de San Antonio.

De retour en Europe en 1848, avec sa légion, il soulève l'enthousiasme des peuples partout où il passe et particulièrement à Nice. A Rome en 1849, ville qu'il a investi à la tête de ses hommes, il proclame la République déclenchant une réaction internationale. Assiégé par une coalition franco-autrichienne, il échappe à l'encerclement et parvient à battre en retraite à travers toute la péninsule. Il doit alors s'exiler et choisit les Etats-Unis.

A partir de 1856, il lutte pour l'unité italienne. Il organise en 1860 l'expédition des Mille, à la tête d'une légion de mille hommes volontaires de tous pays, revêtus de la célèbre chemise rouge qui conquiert la Sicile, puis Naples, le rendant populaire dans le monde entier.

La France est envahie en 1870, il accourt à son secours avec une légion de 5000 hommes, stoppant une armée de 40000 Prussiens à Dijon.

Bien que n'étant pas candidat, quatre départements français l'élisent comme député (dont la Côte d'Or et les Alpes Maritimes). Mais en 1871, il ne répond pas à la Commune de Paris, qui l'avait nommé généralissime. Devenu député italien en 1875, il se retire bientôt à l'île de Caprera, où il meurt en 1882.

Le flambeau est repris en 1914, lorsque son fils Ricciotti forme une nouvelle légion garibaldienne pour venir se battre aux côtés des Français. Le glorieux Garibaldi reste le symbole de l'éveil de la démocratie dans le monde.

FRANÇOIS JOSEPH PAUL, COMTE DE GRASSE (1722 – 1788)

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François Joseph Paul de Grasse, par la victoire navale qu'il remporta sur les Anglais le 5 septembre 1781, rendit possible la capitulation de Yorktown assiégé par l'armée franco-américaine sous les ordres du Général Washington et du Lieutenant-Général Rochambeau.
Ainsi, il acquit avec eux la gloire immortelle d'assurer l'Indépendance des États Unis d'Amérique.

François Joseph Paul, comte de Grasse est né au château de Bar du Bar-sur-Loup, près de Grasse dans les Alpes-Maritimes, le 13 septembre 1722. A cette époque un pont-levis, enjambant les douves, était la seule voie d'accès à l'imposant château. Le donjon, dont la base héberge actuellement l'Office de Tourisme était une tour haute de sept étages, lieu stratégique de surveillance des Gorges du Loup. Flanqué de plusieurs tours d'angles, ces bases étaient enrochées en contrebas

François-Joseph est un enfant difficile et turbulent, aussi son père le destine à une carrière militaire. Les promenades qu'il effectue avec son précepteur jusqu'au Port d'Antibes, lui font découvrir le monde de la marine à voile et dès l'âge de douze ans il commence son apprentissage de marin.

Il s'engage dans les gardes marines à Toulon, puis à Malte comme page du Grand Maître de l'ordre de Malte, qui livrait à l'époque, une farouche guerre contre les pirates barbaresques. Enseigne des galères en 1734, il passe en 1740 au service de la Marine Royale, en France. Gravissant les échelons de la hiérarchie militaire, il obtient son premier commandement en 1756 sur le vaisseau Le Prothée. Il combat sur toutes les mers et plus particulièrement aux Antilles.

Et c'est aux Antilles justement que le nom de l'Amiral de Grasse va entrer dans l'Histoire…

Le siège de Yorktown

En 1776, après la proclamation de l'indépendance américaine, la guerre reprend contre l'Angleterre. Chef de division, De Grasse prend part, sous les ordres de d'Orvilliers à la célèbre bataille d'Ouessant (23-27 juillet 1778). En 1779, il rejoint la flotte du comte d'Estaing aux Antilles, contribue à la prise de Grenade, puis participe aux trois combats que Guichen livre à Rodney le 17 avril à la Martinique, le 15 mai à Sainte-Lucie et le 19 mai à Savannah.

En effet, le 22 mars 1781, sur l'ordre de Louis XVI qui le nomme lieutenant général des armées navales, le comte de Grasse part de Brest avec une escadre pour aller au secours des américains, en lutte contre les anglais pour leur indépendance.

A Saint Domingue, il embarque 3.000 hommes qui vont soutenir Washington, La Fayette et Rochambeau devant le fort de Yorktown où Lord Cornwallis est assiégé. Le 5 septembre 1781, il débarque hommes et matériels dans la baie de la Chesapeacke, puis averti par une frégate de l'arrivée d'une escadre anglaise, il appareille très rapidement et entame le combat afin d'empêcher le ravitaillement de Yorktown par les vaisseaux anglais. Il repousse les anglais qui finiront par renoncer. A terre, le siège commence. Le 14 octobre, deux redoutes sont enlevées et le 18 octobre, Lord Corwallis capitule. L' Indépendance américaine est acquise.

Après cette victoire éclatante, les anglais souhaitent prendre leur revanche. Le 12 avril 1782, l'Amiral de Grasse à bord de La Ville de Paris, à la tête de trente bâtiments de guerre, escortant une centaine de navires marchands, est attaqué par l'escadre anglaise de l'Amiral Rodney. Le navire "La ville de Paris" est coupé de son avant-garde et de son arrière-garde. Les commandants des bâtiments français n'obéissent pas aux ordres de l'Amiral de Grasse. Son équipage décimé, de Grasse est fait prisonnier. Arrivé à Londres, il est reçu par Georges III qui lui rend son épée. Chargé par le gouvernement anglais d'élaborer le plan de paix entre la France et l'Angleterre, il rentre à Paris avec l'amertume de cette dernière défaite. En dépit de l'opposition du roi, de Grasse provoque le procès de Lorient. L'arrêt du Conseil de Guerre est accablant pour ses adversaires, mais le roi ne lui pardonne pas d'avoir déclenché ce scandale et le bannit de sa cour.

Usé, fatigué, l'Amiral de Grasse meurt à Paris, le 14 janvier 1788, son corps est inhumé en l'Eglise de Tilly, face à son château des Yvelines.

Il faudra attendre près d'un siècle pour qu'enfin soient reconnues sa valeur militaire et son courage.

LE LOUP S'INVITE AU CONSEIL D'ÉTAT !

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Le loup fait son entrée au Conseil d’État. Trois arrêtés du ministère de l'Écologie étaient attaqués, récemment, devant la haute juridiction administrative à Paris, par le Collectif des éleveurs de la région des Causses, de la Lozère et leur environnement (Cercle).

 Ces dispositions ministérielles, prises les 15 et 16 mai 2013, fixent le nombre de loups pouvant être tués à vingt quatre par an. Elles déterminent également les conditions

 pour appliquer ces «destructions» qui doivent demeurer exceptionnelles, ainsi que les quatorze départements concernés (Alpes de Haute Provence, Alpes Maritimes, Drôme, Isère, Lozère, Pyrénées Orientales, Savoie, Haut Rhin, Haute Saône, Haute Savoie, Vosges, Var, Vaucluse).

Après avoir totalement disparu de France en 1930, le loup a fait sa réapparition dans les Alpes en 1992. Depuis mai 2009, il n'est plus considéré comme menacé d'extinction. Au contraire, il ne cesse de coloniser de nouveaux territoires. Le nombre de ces canidés aujourd'hui présents en France dépasse les trois cent individus (chiffre 2014). Leur population croit de 20 % chaque année, soit soixante loups supplémentaires.

Devant les magistrats du Conseil d'État, le rapporteur public· Suzanne von Coester

 a d'abord annoncé que les éleveurs avaient dénombré en France, depuis 2013, « six mille bêtes d'élevage tuées» par les loups, ce qui représentait douze millions d'euros de préjudice. La magistrate a décrit les plaignants comme «exaspérés», en précisant qu'ils « plaident pour la création de zones d'exclusion loups » où ils pourraient les

tuer. Les bergers, les éleveurs considèrent les trois arrêtés comme « illégaux ».

Mais pour le rapporteur ils sont conformes à la loi qui prévoit la protection de ces canidés.

Dans un second temps Suzanne von Coester rappelle que les tirs d’armes à feu étaient totalement interdits dans les parcs et réserves, même pour faire peur aux prédateurs.

« Mais les loups peuvent être effarouchés au moyen de lumière et de bruit. Les chiens, du reste, sont là pour protéger les troupeaux. Les bergers ne sont donc pas dépourvus de moyens (pour maintenir leur activité).» Considérant enfin que les mesures des décrets étaient suffisamment « ciblées» en fonction des départements, la magistrate a demandé que la requête du Collectif des éleveurs de la région des Causses et de la Lozère et leur environnement soit rejetée.

Le Conseil d’État rendra sa décision dans les semaines à venir.

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« HISTOIRES DE LOUPS AU PAYS D’AZUR »

 Le loup est de retour en France et plus exactement près de nous, dans le Parc du Mercantour.

Ce « grand méchant loup », cauchemar de nos nuits d’enfant, traînant dans la mémoire collective des générations de « mères-grand » et de « chaperons » dévorés tout cru, revient cette fois sur notre territoire nanti du statut intouchable d’espèce protégée par le Conseil National de la protection de la nature et la Convention de Berne.

Réhabilité et qualifié de « prédateur indispensable à la chaîne alimentaire et aux rétablissements des équilibres naturels », le voici blanchi de tous ses crimes passés et à venir et toléré aux portes de nos villages.

Pourtant, les souvenirs laissés dans la mémoire de nos aïeux ne sont pas tendres et méritent qu’on s’y arrête.

Les Alpes Maritimes ou « Pays d’Azur », nées de la rencontre des Alpes et de la Provence, offrent un cadre exceptionnel fait de vallées aux forêts sauvages et de villages perchés aux traditions vivaces.

Notre propos sera de recueillir et présenter une anthologie d’une trentaine des récits illustrés les plus remarquables, relatifs aux diverses péripéties prêtées au loup, dans ce vaste territoire.

Issus d’une tradition orale qui se perpétuait jadis aux veillées, ces contes portaient le plus souvent sur des faits réels, auxquels nos anciens se trouvaient mêlés.

Partons vers les quatre coins du département, sur la piste mystérieuse de ce grand perturbateur que  l’imagination populaire a toujours travesti familièrement de nos propres fantasmes.

De nos jours, si la présence du loup ravit les écologistes urbains tournés vers la nature et les défenseurs des animaux, elle inquiète les éleveurs de moutons et les chasseurs.

Sujet brûlant, au centre d’une controverse passionnée divisant même les familles, au sein desquelles s’opposent parfois les générations séparées entre partisans inconditionnels du retour du loup et les farouches défenseurs des bergers, victimes des attaques du prédateur, protégé par loi.

Dans ce débat où le premier intéressé n’a pas choisi le sort qui lui est dévolu, tous les coups bas sont permis.

L’homme encore une fois a décidé du destin de la bête  avec sa propre logique.

Optant pour une approche éclairée des différents acteurs de cette impitoyable mêlée nous avons regroupé des éléments permettant au lecteur de forger son propre jugement.

Au premier plan de cette connaissance nous situons bien évidemment le loup, présenté à travers les chroniques historiques de la Provence orientale et du Comté de Nice.

Témoignages authentifiés, relations, anecdotes groupés dans une vingtaine de récits  attrayants rappellent le difficile face à face auxquels furent confrontés nos ancêtres.

Aujourd’hui encore, et plus que jamais, l’ouverture d’un « Parc à Loups » à Saint Martin Vésubie, aux portes du Mercantour, atteste de l’engouement et de l’éternelle fascination suscités par ce mythique animal.

Les « Histoires de Loup en Pays d’Azur » racontent sa présence dans les Alpes Maritimes à travers les chroniques du passé et les anecdotes de nos anciens. Un livre passionnant chez vous, dédicacé par l’auteur en contactant ;

edmondrossi@wanadoo.fr


LE CARNAVAL DES ALPES MATITIMES

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L'origine du carnaval remonte à l'antiquité. Dans de très nombreuses civilisations antiques, des fêtes étaient organisées à l'approche du printemps pour célébrer la fin de l'hiver et le retour des beaux jours et de la saison des plantations.
De grands festins étaient organisés avec tous le surplus de provisions qui subsistait de l'hiver. Pendant plusieurs mois le peuple s'était serré la ceinture pour ne pas risquer de manquer de nourriture avant la fin de l'hiver.
L'arrivée du printemps marque le réveil de la nature et le retour des animaux aux pâturages avec l'assurance d'avoir du bon lait, des oeufs et de la viande pour toute une saison.
C'est l'occasion de faire la fête et elle se manifeste sous différentes formes suivant les bourgs et villages.

Dès le Moyen Âge, l'Église adopte les pratiques païennes des peuples de la montagne et intègre dans son calendrier les célébrations saisonnières qui marquent les grands moments de la vie rurale. Bénédictions, offrandes, saints protecteurs aux multiples missions permettent d'assimiler les anciennes superstitions et de les maîtriser.

Jadis, tout débutait au cœur de l'hiver avec les premiers frissons annonciateurs du réveil de la nature. Le Carnaval, symbole de la fin tant attendue d'une période particulièrement rude pour les montagnards, déchaîne alors la gaieté dans chaque village ou hameau, avec ses chants, ses déguisements, ses danses, ses farces, ses jeux. L'ensemble de la population, jeunes et vieux, assiste à ces sortes de saturnales, où l'on se libère d'un long engourdissement. La vie reprend ses droits, bafouant parfois l'autorité en place, pour instituer un règne éphémère mettant pendant quelques jours le monde à l'envers. Le Mardi gras, les choses atteignent au paroxysme, mais hélas! il faut déjà tuer le roi de la fête.

 « Carementrant » ou « lou paillassou » (mannequin de paille) est brûlé sur la place du village, après un dernier tour, et le mercredi des Cendres tout rentre dans l'ordre avec l'arrivée du Carême. Venues du fond des âges et citées dès le Moyen Âge, les réjouissances carnavalesques s'échelonnent allégrement du mois de janvier au mois de mars..

Le rituel primitif du passage de la léthargie hivernale au réveil printanier de la nature s'accompagne, dans nombre de localités, de l'exécution de facéties et de simulacres de combat où le dieu Hiver reçoit chaque fois une impitoyable correction. Divers personnages de blanc vêtus représentent alors la froidure, victimes de jugements fantaisistes ou de farces sévères à base de suie et de charbon de bois. Bal et repas collectifs clôturent en général ces épisodes favorables à la venue de la belle saison.

 

Pour en savoir plus, découvrez le livre « Histoire et Patrimoine des Vallées du Mercantour » chez vous, dédicacé par l’auteur sur simple demande à

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HENRI SAPPIA UN VISIONNAIRE PROGRESSISTE

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Henri Sappia dont la personnalité controversée et l'érudition ont marqué la fin du XIXème siècle a contribué à l’évolution historique du Comté de Nice.

Henri Sappia est né le 17 avril 1833 à Touët de l’Escarène, il passa son enfance à Nice où il fit ses premières études. Jeune homme, il quitta Nice, y revenant quelques fois pour de brefs séjours.

Après un demi-siècle d’absence et de vie tumultueuse, il put enfin, au soir de sa vie, se réinstaller dans cette ville qu’il aimait et dont le souvenir ne l’avait jamais quitté.

Il passa les dix dernières années de sa vie à exhumer et à glorifier le passé de Nice et du pays niçois et en fondant l’Académia Nissarda ainsi que la revue Nice-Historique, toujours existante aujourd’hui.

Décédé le 29 septembre 1906, dans son modeste logis du 28 rue de la République, à Nice, ses obsèques eurent lieu le matin du 1er octobre. Il fut inhumé au cimetière de Caucade, dans quelques mètres de terre attribué à titre gracieux par la municipalité de l’époque, ceci en considération des services éminent qu’il avait rendus à Nice.

Sa vie fut une aventure et un combat pour la liberté.

Titulaire de quatre doctorats des universités de Turin et de Naples, Henri Sappia ne fut pas seulement un grand érudit, mais aussi un grand défenseur de la liberté en Europe.

Conspirateur, propagandiste des idées nouvelles, révolutionnaire progressiste et grand défenseur de Nice, il fut trois fois condamné : la première pour avoir conspirer contre le tyran Ferdinand II de Naples, la seconde pour avoir comploté contre Napoléon III, et une troisième fois par contumace pour sa participation à la Commune de Paris !

En février 1871, après les élections qui donnèrent une écrasante majorité aux indépendantistes niçois, il assista à l’invasion militaire de Nice. Il relata cet événement et tous les détails des turpitudes de l’administration impériale à Nice dans un livre, Nice-contemporaine, qui dénonçait également la bourgeoisie niçoise corrompue laquelle, par vénalité, avait vendu Nice à Napoléon III.

Il partit pour Londres afin de faire imprimer cet ouvrage capital pour les Niçois.

Mais tous les exemplaires furent saisie à la frontière et détruit par la police française. Il n’en resta que quelques rares exemplaires, dont un fut traduit en français et réédité récemment.

Son côté visionnaire s'inspire de sa parfaite connaissance d'une région dont il percevait tous les aspects de son évolution vers le futur.

Aujourd’hui un boulevard de Nice perpétue le souvenir de ce grand visionnaire qui lutta inlassablement pour l’évolution de son pays vers la liberté et la démocratie.

Pour connaître le es belles pages de l'Histoire des Alpes Maritimes, consulter le livre "Histoires et Légendes du Pays d'Azur". Chez vous sur simple demande à:

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L’ABBAYE DU CANADEL À LA COLLE SUR LOUP

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Le miracle se produisit et Euric épargna la cité de Vence. La chance ne se renouvela pas puisqu’en 730, le petit monastère fut saccagé et ses moines massacrés par les bandes sarrasines.

Trois siècles passeront sur les ruines, mais «  la providence, en ses mystérieux desseins et l’histoire en ses surprenants retours » vont faire refleurir ce désert ”. C’est Pierre Laugier évêque de Sisteron, fils du Comte Laugier Ruffi, seigneur de Vence, qui fit cadeau du domaine et du manoir du Canadel au nouvel abbé de Saint Véran qui s’empressa d’ériger le bâtiment en prieuré (1050), à la tête duquel il nomma Clari Adalbert. De cette époque (XI ème siècle), subsistent une porte fortifiée et une remarquable chapelle de style roman provençal, encastrées dans la masse du château.

Le donjon crénelé et les tourelles couronnées de bâtisses plus récentes, signent leur fonction de résidence seigneuriale. En effet, au XI ème siècle, lors de la donation de l’abbaye de Saint Véran (située à l’embouchure du Loup), le prieuré du Canadel fut réservé aux évêques de Vence. Ainsi détaché et devenu épiscopal, il va s’envelopper, durant près d’un demi-millénaire, d’un silence mystérieux.

Le 1er février 1570 Mgr Grimaldi, évêque de Vence cède ses droits à Jean de Villeneuve seigneur de Vence, contre une pension de 200 écus, par acte passé devant le notaire de Vence, Georges Isnard. Les évêques conservent, eux, une Bstide appelée « Bastide seigneuriale » au domaine du Roure.

Le noble castel gardera toutefois, grâce à la piété de ses nouveaux seigneurs et ce, deux siècles durant, la chapelle monacale qui résonnera de la mélodie des oraisons.

Ainsi en 1632, Isabeau - épouse de Villeneuve Thorenc, gouverneur de Saint Paul - fonde au Canadel une “ chapellerie ” dotée de 300 livres avec charge d’une messe hebdomadaire à son intention. Cette initiative pieuse sera suivie de beaucoup d’autres puisqu’en 1700 on comptait une dot de plus de 5000 livres !

“ En 1789, notre histoire qui vit la plus juste des causes fut bien souvent desservie par de coupables moyens. La Provence ne sera pas épargnée par la tourmente révolutionnaire. La famille Villeneuve perdra alors la jouissance de l'abbaye.

Le chapelain du Canadel, condamné à suivre le triste sort des châtelains, abandonne le prieuré. La chapelle magnifique, écrin d’architecture religieuse, classée aujourd’hui par les beaux-arts, ne put hélas échapper aux outrages du temps et à la profanation des hommes.

Rendez-vous de chasse au temps des rois, folie au début de ce siècle, un nouveau destin s’ouvre à l’austère demeure en 1937, lorsqu’un certain Joseph Vighi (ancien chef de cuisine à l’hôtel Négresco) s’appropria ces vestiges vénérables pour en faire une auberge accueillante aux artistes. Un adorable jardin-patio, des salles, couloirs et escaliers décorés de tableaux offrant une exposition permanente dans un décor original, même si les toiles ont été quelquefois “ atrocement figuratives ” pour certains.

Le goût un peu naïf pour les choses de l’art ne retirera rien à cette cordiale maison qu’il gérera trente ans durant. Lieu de rendez-vous de nombre de peintres, d’écrivains et vedettes du septième art, l’Abbaye possède alors un substantiel et éclectique livre d’or où se mêlent les grands noms des visiteurs de la Côte.

Ceux-ci oubliaient là l’atmosphère plus guindée des palaces en dégustant un bœuf en daube très provençal et d’énormes pâtisseries à la crème. On y dînait aux chandelles : d’inimitables bougies multicolores, faisant penser avec leurs couleurs à des stalagmites toujours renouvelées. Le tout dans une ambiance de bel canto et de “ canzonetta ” napolitaine à l’exotisme inattendu qui entraînait les convives à reprendre en cœur ces refrains éternels.

Même si son animateur n’est plus, même si l’on a badigeonné la décoration d’une voûte qui insinuait que les moines n’étaient pas toujours sages, il faut humer ce lieu classé. L’ancien propriétaire avait, par un sentiment chrétien et un sens du beau et du bien, rendu la chapelle à son ancienne destination. De nombreux couples des alentours se marièrent là. Il faut voir les deux magnifiques statues en pied de l’entrée et cette chapelle riche de souvenirs, s’attarder et s’asseoir peut-être à la table qu’occupait Brigitte Bardot, qui se maria dans cette fameuse chapelle historique.

L’Abbaye du Canadel est inscrite aux Monuments historiques depuis le 24 janvier 1927.

Pour en savoir plus sur le riche passé des bourgs et villages des cantons de Cagnes, Carros, Vence, consulter le livre "Histoires et Légendes des Balcons d'Azur", chez vous sur simple demande à:

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ANTOINE GODEAU EVÊQUE DE VENCE

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Le souvenir de l'évêque Godeau, né à Dreux en 1605, est resté très vivace en Provence Orientale.

Ses débuts ne semblaient pas le prédestiner à l'épiscopat, en effet il était l'oracle de l'hôtel de Rambouillet. De petite taille, maigrichon, noiraud, fort laid, il n'en fait pas moins fureur chez les précieuses par la vivacité de son esprit, sa parole facile et son intarissable veine poétique.

On le nomme "le nain de Julie" (Julie d'Angennes, fille de la marquise de Rambouillet) ou encore par ironie, "le bijou des Grâces".

Sa réputation dans les salons est inouïe.

Il fait référence, quand on cite un texte qui bravera les siècles, on dit : "c'est du Godeau !".

Fort de cette renommée, Richelieu en fait le premier membre de l'Académie Française !

A l'âge de trente ans, Godeau, las de rimer, fatigué de ses succès mondains, rentre dans les ordres. L'année suivante, ce salonnard est nommé évêque de Grasse et de Vence ! Il est très vite repoussé par les deux diocèses, parfois même à coup d'arquebuse. Personne ne veut d'un pasteur commun si peu vertueux. Il restera ainsi plusieurs années entre deux mitres avant d'opter pour Vence.

L'ancien précieux, le petit maître habitué des "ruelles", prend son rôle très au sérieux et en parangon de vertu impose une rigueur morale pointilleuse. Coseigneur de Vence, il relève la cathédrale qui menaçait ruine, introduit diverses industries comme la parfumerie, la tannerie, la poterie pour redonner de la prospérité à un diocèse en léthargie.

Fort strict, il lutte contre le laxisme du clergé et invite ses ouailles à une observance plus attentive des préceptes moraux.

Cette sévérité venant d'un personnage au passé douteux est mal acceptée, on le brocarde avant qu'il n'essuie d'abord un coup d'arquebuse en 1645 et qu'il ne soit molesté en 1650. Plusieurs de ses serviteurs zélés, qui voulaient le protéger, seront tués et un coup de pistolet sera même tiré sur les volets de sa chambre.

Au centre de la vieille ville de Vence, sa mémoire a été réhabilitée de manière posthume, puisque la plus belle place porte le nom de ce personnage singulier.

Pour découvrir les belles histoires du riche passé de notre région consulter « Histoires et Légendes des Balcons d’Azur », chez vous dédicacé en contactant ;

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BIOT: LE TEMPLE DE LA "CHÈVRE D'OR"

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Le temple de la chèvre d’or est un monumental mausolée romain classé, daté des premiers siècles de notre ère, situé dans la plaine de la Brague.

La chèvre d’or est un animal fabuleux qui possède un pelage, des cornes et sabots d’or. Gardienne de trésors légendaires, son mythe est lié à l’occupation sarrasine, partielle ou temporaire, de la Provence au cours de haut Moyen Age.

Homonymie aidant, on retrouve sa présence dans le massif de l'Esterel, proche de celui des Maures, où elle est gardienne des trésors laissés sur place par les Sarrasins du Fraxinet. Dans ce secteur de la Provence orientale la légende la rattache à la fée Estérelle

On la retrouve à Saint-Rémy-de-Provence où elle campe au sommet du mausolée des Antiques. Il est à souligner que celui-ci a pendant fort longtemps été pris pour le minaret d’une mosquée. Là aussi elle est gardienne du trésor d’Abdelraman l’émir maure venu razzier la Provence.

A Biot, elle veille sur le trésor qu’y laissa Ibrahim, chef des Sarrasins. De gigantesques lingots d’or sont cachés aux abords des ruines de l’antique construction, dans un souterrain qui ne s’ouvre que la nuit de Noël. Les audacieux peuvent s’en saisir au cours de la messe de minuit puisque la porte s’ouvre entre le début de l’Épître et la fin de l’Évangile.

a meilleure œuvre de l’écrivain provençal Paul Arène « La Chèvre d’or » (1889) relate les facéties de cet animal mythique, Jean-Paul Clébert nous prévient : « Craignez la Chèvre d’or, mais ne la fuyez pas : elle seule détient les clefs des innombrables trésors de Provence ».

CANNES: LE FANTOME DE LA TOUR DU SUQUET

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Les Romains établirent déjà un poste fortifié sur le piton rocheux du Suquet, offrant une vision directe vers les îles de Lérins et l’arrière-pays grassois.

Plus tard, après le départ des Sarrasins, les comtes de Provence donneront la seigneurie de Cannes aux puissants abbés de Lérins. En 1070, l’Abbé Aldebert II entreprit la fortification du Suquet dont il subsiste une tour austère et d’une pure beauté, classée monument historique. Cette tour-donjon sera achevée en 1385 par l’abbé de Thornafort qui ajoute une enceinte dont quelques restes sont encore visibles.

Le donjon carré, haut de 22 mètres, avec ses étages voûtés en berceau, est accessible grâce à une porte située au premier étage à la suite d’un escalier extérieur. Un escalier intérieur conduit à une terrasse entourée d’une balustrade offrant une vue remarquable sur la  cité, la rade et les îles. L’ensemble contigu forme l’ancien château ; le bâtiment sud a été remanié, celui situé à l’ouest a été reconstruit, seules les bases des tours carrées datent du XIIIe.

Signalons enfin que le bâtiment de l’ancien château du Suquet est un musée ouvert au public avec de belles collections ethnographiques et archéologiques.

La tour d’angle du château, dite “ Tour du Masque ”, demeure privée du comte Michel de Lacour, est entourée d’une part de mystère rejoignant la légende. Selon Michel de Lacour, le frère jumeau de Louis XIV, caché sous le fameux “ masque de fer ”, se serait réfugié dans la tour après s’être évadé de l’île Sainte Marguerite, avant son transfert à la Bastille. Mieux, il y serait mort ... à preuve les restes d’un crâne, d’un squelette et d’une cagoule découverts voici une quinzaine d’années dans une oubliette. Le crâne serait l’homologue scientifiquement prouvé de celui du Roi Soleil et le masque de velours celui peint par un artiste de la cour sur un tableau d’époque.

A ces troublantes révélations s’ajoutent des apparitions (lumières clignotantes, têtes cagoulées) constatées par les habitants du quartier, associées à des bruits étranges (chuintements, râles, fracas de porte de cave qui s’ouvre sans raison) contribuant à faire de cette tour hantée un lieu de souffrance pour une âme oubliée.

La venue d’un prêtre exorciste n’a apparemment pas apaisé les phénomènes. Précisons que le propriétaire de la tour a respecté le repos du défunt en laissant les restes dans l’oubliette. La poursuite des travaux, après sondage des murs, pourrait fort bien révéler d’autres mystères tout aussi troublants.

Pour connaître le passé de la Côte d'Azur, consultez les ouvrages présentés dans la colonne de gauche de cette page...

FALICON : L’ÉNIGME DE LA PYRAMIDE

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L'ouverture de la grotte ainsi qu'une face de la pyramide qui la surmonte sont sensiblement orientées au sud. De ce fait, au début de l'été (solstice), les rayons du soleil éclairent l'intérieur.

La grotte des «Ratapignata» (chauves-souris en niçois) se compose de plusieurs salles. La première, accessible par une échelle de corde, est une vaste rotonde de 22 m sur 15 au centre de laquelle s'élève une énorme stalagmite semblable à une statue.

A l'ouest, une autre gigantesque concrétion est soudée au plafond comme une colonne. Au sud, un escalier de sept marches descend vers une plateforme recouverte de pierrailles. Au nord, une petite ouverture en fente permet d'accéder à l'étage inférieur où dans une seconde salle une rigole recueille un filet d'eau. Près de l'escalier, au pied d'une paroi verticale de forme triangulaire, s'ouvre une étroite fissure qui débouche sur une vaste salle, basse de plafond.

La première mention historique de la grotte et de sa pyramide remonte à 1804. Un certain Domenico Rossetti, avocat siennois, amateur d'antiquités, venu à Cimiez, décrit dans un poème en trois chants d'une centaine de vers, la grotte ouverte sur les flancs du «Monte Calvo» (le Mont Chauve) par où s'échappent le soir des nuées de «ratapignata»: la renommée des lieux est faite.

Au XIXème siècle, les monographies et les guides qui suivent citent désormais la «Grotte des Ratapignata» en ignorant souvent la pyramide et l'escalier à sept marches. Un piton de fer et des arceaux sont scellés pour faciliter la descente.

Avant la dernière guerre, des articles commencent à émettre l'hypothèse d'un lieu de culte (Pythonisse) de l'époque romaine ou, plus obscur, remontant «très haut dans la nuit des temps».

En 1970, une importante étude de Maurice Guinguand «Falicon, pyramide templière, la Ratapignata» lance la question sur le terrain des théories douteuses rejetées par le monde scientifique. S'y mêlent l'astrologie, l'occultisme et des notions historiques discutables.

Six ans plus tard, Henri Broch récidive dans «la mystérieuse pyramide de Falicon». Examinant tour à tour les différentes hypothèses d'un lieu de culte celtique ou romain, il penche lui aussi en faveur d'une fréquentation des lieux par les Templiers. Son raisonnement se base sur la découverte, à proximité de la grotte, d'un tunnel souterrain relié à un puits comblé. Bien que de tels captages de sources soient communs dans la région depuis l'époque romaine, il n 'hésite pas à y pressentir le passage des Templiers. Son opinion s'appuie sur une légende véhiculée dans le quartier selon laquelle: «les Templiers qui ont occupé la Bastide (voisine) connaissaient l'existence d'un souterrain menant à une salle du gouffre et y ont enfoui un butin».

Face à ces suppositions laissant la part belle à l'imaginaire, quelles sont les réalités archéologiques tangibles de la grotte et de sa pyramide? Pierre Bodard, scrupuleux interprète du très sérieux «Institut de préhistoire et d'archéologie des Alpes Maritimes», en dresse le bilan en 1970.

Il cite la découverte de quelques ossements fossiles d'ours des cavernes recueillis en 1851 par le Dr Naudot. Puis, il s'intéresse aux deux monuments: la pyramide et l'escalier intérieur, posant la question capitale de leurs origines. Malheureusement, l'analyse des mortiers des deux constructions n'a pas permis de conclure qu'ils soient contemporains; par contre les matériaux de la pyramide et des marches (grès) sont semblables. Reprenant ensuite les vestiges découverts alentour: stèles funéraires, tuiles, point de départ de l'aqueduc alimentant l'antique Cemenelum (Cimiez), P. Bodard y inclut la Pyramide de Falicon dans un vaste ensemble d'origine gallo-romaine. Il écarte ensuite l'hypothèse templière, cet ordre n'ayant pas eu de possessions répertoriées en ces lieux par les spécialistes.

Les fameux signes gravés vus par certains, se limitent à un A visible sur le revêtement de la face sud de la pyramide. P. Bodard écarte le reste: figure humaine de la grande stalagmite (Baphomet pour d'autres !), les croix et autres svastikas qui ne seraient que des concrétions adventives ou des fissures naturelles. Puis faisant la part des hypothèses fondées sur des éléments connus et acquis et, des suppositions de l'archéologie-fiction, P. Bodard adopte l'idée que l'ensemble pyramide-escalier constituerait les restes d'un temple dédié à Mithra. Il développe ensuite son idée en précisant ce grand culte rival du christianisme qui s'étendit dans l'Empire romain dès l'aube du IIème siècle après J.C.

Fondé sur le sacrifice du taureau (taurobole), ce culte s'exerçait de préférence dans une cavité naturelle ou dans un temple obscur (mithreum) près desquels devait couler une source. L'ouvrage «Mithra, ce dieu mystérieux» du Dr M. Vermaseren spécialiste de la question précise encore: «En Iran déjà, Mithra était belliqueux de caractère, toujours paré au combat et prêt à assister ses compagnons dans la lutte pour le Bien et à les mener à la Victoire. Dans ses mystères, l'un des grades est «miles»: soldat; son culte est un service militaire et la vie, ici-bas, une campagne au service d'un dieu victorieux. Que des légionnaires romains de tous grades, souvent aussi en provenance du Levant, se soient sentis attirés par Mithra n'est donc pas étonnant. A tous ceux qui s'engageaient sous les aigles romains, le dieu pouvait prêter son puissant appui. Cette assistance sur le champ de bataille ainsi que la discipline militaire qu'il exigeait furent des facteurs importants dans la propagation du culte de Mithra et sa reconnaissance officielle. Il suffisait que les aigles romains soient plantés dans un «castrum» pour que le culte de Mithra s'y installa aussitôt; ce fut indubitablement ce qui se passa à partir du IIème siècle après LC.».

Puis s'intéressant au lieu du culte, il ajoute: «La grotte symbolise la voûte céleste ...

L'idée dominante est toujours de représenter le dieu Mithra tauricide dans une grotte ... Le chiffre sept reçut, dans le culte de Mithra, une signification dominante. Certains reliefs des régions danubiennes représentent sept cyprès (arbres solaires) alternant avec sept poignards, coiffés d'un bonnet Phrygien. A Doura sept marches donnent accès à la niche rituelle ... Souvent le temple était orienté vers le Levant pour permettre aux premiers rayons du soleil d'y pénétrer par une fenêtre ou une ouverture pratiquée dans la voûte et de frapper directement l'effigie du dieu».

Toutes ces données caractéristiques se retrouvent à Falicon: les sept marches correspondant aux sept degrés de l'initiation mithraïque accédant à la plateforme sur laquelle le prêtre pouvait officier, le filet d'eau de la source de la salle voisine, L'ouverture méridionale de la grotte vers le soleil, reste la pyramide?

Bien que compatible avec ce culte oriental véhiculé par les légionnaires séjournant tout près de là, à Cemenelum, rien ne prouve qu'elle soit contemporaine de l'escalier intérieur, ni nécessaire à la destination religieuse de la grotte.

La réponse nous est donnée avec preuves à l'appui par un autre membre éminent de l'Institut de Préhistoire et d'Archéologie des Alpes Maritimes. Dans le tome XIII des Mémoires de cette société, le Dr C.R. Cheveneau rapporte que le long du chemin conduisant de Cimiez à Falicon des tombes romaines décorées de gravures de comus (têtes de bœufs avec cornes, ou cornes seules comme au Bégo) et des sarcophages avec glaives et croix (emblèmes du culte de Mithra) ont été mis au jour voici quelques années. Plus loin, il précise qu'au IVème siècle, une légion provenant d'Alexandrie vint tenir garnison à Cimiez, dès lors tout s'éclaire ! Mithra était particulièrement à l'honneur en basse Egypte, il n'est donc pas étonnant que ces légionnaires aient aménagé un lieu pour pratiquer leur culte selon les rites et même qu'ils aient édifié une pyramide comme chez eux pour rehausser le temple.

Donc une pyramide construite par d'authentiques Egyptiens bien loin de leur pays, on ne peut que rêver sur cette antique témoin égaré, menacé aujourd'hui par de multiples dégradations.

Pour connaître les belles histoires du riche passé des Alpes Maritimes consultez la colonne de gauche de cette page où sont présentés les livres de l’auteur Edmond ROSSI.

 Sous l’image de la couverture, le titre du livre, il suffit de cliquer sur celui-ci pour lire sa présentation.

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 Edmond ROSSI, invité d’honneur de la 18ème« journée du livre » qui se tiendra le 9 mai 2015 place de l’église, dans le « Vieux Village » de Saint Laurent du Var, dédicacera ses livres de 9h à 18h.


GUILLAUMES : AMEN, LE VILLAGE DES CHERCHEURS D’OR

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Amen (prononcer Amé) est un de ces hameaux perdus où se confondent l’histoire et la légende. Il faut dire que le site est propice. Ce village aujourd’hui désert est accroché sur le bord d’un val creusé par un torrent, qui s’engouffre dans une clue impressionnante, pour plonger dans les fantastiques gorges rouges de Daluis.

De nos jours, pour atteindre ce lieu isolé il faut grimper à pied pendant plus d’une heure, depuis le pont des Roberts, qui enjambe le Var au sud de Guillaumes. C’est en suivant cet étroit sentier muletier, qui contourne depuis toujours les « chalanches », ces versants chaotiques à pic sur le fleuve, que le voyageur parvenait à Nice. Ce chemin est resté l’unique débouché de la haute vallée du Var, avant que ne soit creusée la route carrossable tranchée à travers les gorges.

Parvenu au village, bien exposé au midi, sur un coteau abrité, vous découvrirez quelques masures groupées autour d’une modeste église, seule construction encore épargnée par la destruction avide des « récupérateurs » de matériaux les plus divers. Les toits ont été démontés et emportés, laissant apparaître le squelette des poutres faîtières, offrant l’intérieur des bâtisses aux outrages du temps qui y favorisent les orties et les ronces. L’école est encore identifiable, proche d’une solide demeure de deux étages.

Le dernier habitant a fait ses bagages pour rejoindre le chef-lieu (Guillaumes) au lendemain de la seconde guerre mondiale.

Jusque là, un curé et un instituteur veillaient sur le destin d’une population voisine d’une centaine d’âmes.

Placé à l’écart du passage traditionnel des caravanes muletières depuis la fin du siècle, Amen, jadis florissant, va progressivement se vider avec un temps fort lors de la saignée de la grande guerre.

Aujourd’hui et à la belle saison, un berger et quelques brebis peuplent encore les ruelles séparant les maisons abandonnées. S’y ajoutent parfois des amateurs de canyoning, sport à la mode, venus là pour « descendre » la clue voisine. Mais derrière ce décor classique, d’un hameau victime de l’oubli des hommes attirés par les fascinantes lumières de la ville, se cache la mythique période de la recherche de l’or, à laquelle furent mêlés ses habitants.

L’or a toujours fasciné les hommes et les traces de sa recherche sont encore visibles ça et là dans le sol des Alpes-Maritimes.

Mais un lieu particulier a toujours attiré et retenu les prospecteurs, il s’agit du vallon d’Amen qui rejoint les gorges de Daluis par une effroyable clue. Entaille tranchée dans le schiste rouge du permien, sur la zone de contact des couches du sol primaire et secondaire (permowerfenien), cette zone offre toutes les garanties géologiques de succès.

Si vous parcourez ce vallon, vous apercevrez parfois au détour d’une piste, dans une falaise abrupte, une cavité béante, obscure, que l’on pourrait prendre pour une grotte naturelle. Mais l’œil averti distingue la marque de l’homme dans le paysage : cabanes en ruines, grands éboulis de déblais qui dévalent la pente et dont la couleur plus vive ne s’est pas encore confondue avec celle de l’environnement.

Des hommes ont donc creusé là, dans des souterrains qui nous inspirent aujourd’hui méfiance et répulsion, mais vers quels objectifs ?

Pour connaître les belles histoires du riche passé des Alpes Maritimes consultez la colonne de gauche deP cette page où sont présentés les livres de l’auteur Edmond ROSSI.

Sous l’image de la couverture, le titre du livre, il suffit de cliquer sur celui-ci pour lire sa présentation.

VAL D'ENTRAUNES: TÉMOIGNAGE DU PASSÉ

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18 LA MAISON FAMILIALE DES ROSSI, ANCIENNE AUBERGE, SUR LA GRANDE PLACE DU VILLAGE EN 1939.jpg

VILLENEUVE-D'ENTRAUNES  LE 25–11- 2002

TÉMOIGNAGE DE JUSTINIEN DURANDY

Enregistré par Michel Fulconis professeur d’Occitan à la Faculté de Nice

Vilanova : (lei Vilanoùvencs) : lous Chats (hypocrites ?) San-Martin : Lous Tavans (pougnavon ?) Entraunes : Las Gangaulos (les escargots) Sauze : Lei Fouo(l)s Pas de sobriquets à Sussis et Enaux (en Enaus) lei Sussinencs, lous Enaussencs, et à Bantes, une personne avait inventé pour dire une habitante una Bantarella (rapport à trois poules vendues par une femme de Bantes, les poules furent affublées du nom de Bantarellas)

A Sauze, c'était les Sauve(i)rouns, à Daluis Lei Daluissouns , à Estenc lous Estenchouns, la Tourre a lei Tourrencs ou lei Tourrians, même dans les campagnes plus petites on avait un nom, comme aux Claux lei Claussencs (se disait rarement, car de Villeneuve en fait)

Il y aurait eu un château au-dessus de la chapelle Santa Margarido, quelques pierres en attesteraient encore. Le village originel aurait été au Claus : “Soi-disant, lou village èra eilà au Claus ; e' lou Bourdous que a tout destruch e que soun vengu basti ounte es eiro, e es coum'oco qu'an di : Villeneuve”.

A Peouno avion la reputaciou' de se maridà entr'eli, I avié fouorça greuias (?) e boussus, ma èron pas pu degourdis qu'aiur ma èron pulèu dins uno coumpousicioun de familho entr'eli, quoi. Era ferma, pulèu, aquela poupulacioun (…) li jous de festa, leissavon meme pas troù veni li jouves de Buèi per dançà emé las filhos dau peis. E tant au moument, a la fi' de la festo, lis aculhion à coù de peiros (rires)

E pui, ce qu'avion, (…) èra un pople qu'avion de fermas d'empertout. Aloura l'estiéu ramassavon lou fen un pau dins una bastida, un pau d'un autro e pui après l'uvert, l'autoun, fahion lou tour sensa carrejà lou fen a drecha o a gaucho. Eron pas bestios finalament, amé l'escabouot, amé la mulo e tout, fahion lou tour d'aquelas campagnos, e lou dimenche alouro tout lou mounde raplicavo a Peouno. E alouro lou vilage èra noumbrous, mais dins la semano I avié degun a part lous cafés e lei espiçariés.

Iéu coura ai coumença de travaià  dins li Pouosta, aviou  des-e-noù an, (lou) proumié poste qu'ai fa èra a Peouno. E ai trouba que  èra...  aucune coumparésoun amé Vilanova ; talamen I avié de quartiés a drecha e a gaucho que lou fatour, si avié vourgu 'où faire pertout, è, aurié faugu que li metesse dous ou tré jous. Encara per saupre si èron aqui ou aqui, qu's qu'où sabié ? Aloura avian trouba un truc, s'en anavo a la sourtia de l'escola e pi distribuava lou courrier : “Té ! Douna aco, douna aco”, e fai tirà Marius. (…) e lou dimenche couma I avié pas l'escola, anavo a l'arré dau car e pui lou dounavo au pu proche vesin”.

C'est ainsi qu'un jour, il donna une lettre à une Niçoise descendant du car pour qu'elle la remette à ses parents, et c'est elle qui l'avait écrite et envoyée, demandant justement à ses parents qu'ils viennent la chercher avec le charabanc.

« Voalà. Mais tout acò es pulèu un pau superficiel. E puis après en définitive tout lou mounde es a pau près... I a toujour quaucun que si distinga dins la banda, mais autrament pòu pas dire que, es pu mau d'un cousta o de l'autre. Iéu, a Peouno siéu esta vrément vrément countent de l'amabilità e... coumo m'an reçu e la generousita d'aquéu mounde”.

Péone : Lei Catalan    Beuil : Lous Grupiasses (un gros manjaire, que cura la grupia das vachos ; “intempérant” en français).

Le chef lieu, Guillaumes, était là où il y avait les administrations, et les “notables”, pour cela que l'on y parlait davantage le français qu'ailleurs. De plus, la “festa naciounala” du 15 août et ses trois-quatre jours de festivités faisait tourner les têtes.

Histoire d'un sobriquet individuel : “Calotte avocat” - en Français. L'arrière grand-père de M. Durandy faisait office de juge de paix officieux.

A propos d'Amé et des produits qu'il faut monter ou descendre

“... souvent, calavon las trufos de damoun, per plantà eici. Perqué la trufo la fau calà, lou blà lou fau mountà. Couma lei faioù lei fau mountà aussi.” “E lou vin lou fau mountà, lou fau pas calà ?, noun ?” “Lou vin sau pas perqué lou vin lou fahian qu'a Guilhèumes...”

“Dina sensa blà e Guilhèrme sensa vin,

Lou mounde es ben proche de sa fin”

A propos de Villatala (dau Sauve) et d'un grand-père qui avait travaillé plus qu'un bagnard (bilingue)

Quan n'i avié de gens, damount ? Mai qu'aqui ?” “Oh paure ! I avié au mancou cinq ou siei peisan que avion quauquei vachos cadun, que mandavon lou lach per lou cable, aqui. E lou dernié a fini I a dous ou trés ans, aqui, mais autrament me rappelou qu'èron cinq ou siei ; e avion d'escabouot de vachos meme pu empourtant qu'eici a Vilanova. Ma èra de buchaires, en Enaus, (…) lou climat es un climat pu dur que eici ; èron pu, pu... sau pas couma dire, pu rudes. Couma per isemple : a Bantes, soun plus pacifiques. Iéu pensou que lou climat (...)  fa una influança sus lou caratère. 's pas per lei criticà, hè, perqué I avié de bravei gens couma I a eici, mais èron pu...” “èron mai dur” “voala. Surtout que, avant que I aguesse lou cable, hè bè d'en Enaus, lou lach, cada matin, lou calavon amé las bestios. E quan meme d'en Enaus eici hè, en plen uvert, surtout quoura es tout gela, si aié que... I a ...   souta la ferrura dei mulos, li metesson  de crampouns autrament aurion mancou pouscu descendre. E aloura dins la nèu, quoura n'in troubava per eisemple cinquanta centimetres, I avié pas questioun de mandà un chasse-neige ni ren. Calé amé dous bidouns de lach sus la mula ; I aio meme de fotos aqui d'un qu'es esta foutougrafia quoura arribavo amé sous très ou quatre bidouns sus la mula. Fahié faire !” “Metien de ferraia ?” “vouei vouei de crampouns : dins lou ferre, en plaça d'estre ferra couma nourmalament, I avié dous traucs. E aqui vissavon de boulouns. E la bestia se tenié su lou gé'. Autrament, paure iéu ! Se serié tuau. Era empoussible. E diau quoura es tout gela oùh !” “de nèu n'en calava mai qu'encuèi ?” “bè bessai n'en calava en pau mai, lei gens lou dihon que n'en calava en pau mai. Ma enfin, vai, èra una vida que... fahié li estre neissu e ce que gagnavon èra pas voula”.

Enaux n'avait pas les commerces comme à Villeneuve, seulement les fermes et le travail, pas de distractions. “ O manjare la menestro, o passar per la fenestro” comme on disait à Nice (!). A part Guillaumes, St Martin, Villeneuve et Entraunes étaient d'importance égale à peu près.

Aux Tourres, on y envoyait les vaches depuis la vallée l'été pour être un  peu plus libres pour travailler. Dans les années 40 / 50 il n'y avait plus que deux ou trois familles qui y restaient l'hiver, les autres descendaient déjà à Châteauneuf. Il y eut une école

jusqu'à 32 élèves, il y avait une école dans chaque hameau, du reste (Bantes, la Ribière...).

La guerra es 'sta una catastrofa” “Parlàs de la proumièra o de la segounda ?” “ De la proumièra (…) es esta una catastrofa, perqué tous lous peisans qu'èron tous jouves e valides per countinuà lou travai de la terra, tout aco es parti per lou front, e aco es esta la vianda de boucharié. Lou peisan, èu, sabio faire ren, a part de cultivà la terra. Sabié pas conduire una voatura ni … enfin, aloura èron toujou en proumièra ligna. Aco,li mandavon. D'abord, un peisan, eici, rouspetava pas : èra talament couioun lou paure diable que (…) E lou frère de ma mère, au bout d'un més, sus sa coumpagnié, de cent-vint-un, soun revengu noù, ma èu, I èra plus dai noùs”

“Lou frère de ma mère, èra moun ouncle per ben dire, e l'ai pas couneissu pisqu'èrou pas neissù.

 E bèn quoura a reçu l'ordre de moubilisacioun, venié d'arousà una campagna qu'avion au bas de après la bassa Vilatala pendent quaranta-vuèch ouras sensa durmi  segué l'aigo per ben tout arousà ; I avié bessai très ou quatr'ectare de terrén. E moun père di “l'aviou rescountra a la gare du pont de Gueydan, èra couja coum'una bestia, durmié, a faugu lou reveià per parti, per... “ “per anà si faire tuà” “E aloura moun gran-père, que vouos èra... a plus vourgu restà eilà e a tout bazarda. Quoura ma mère li dihié “bouonjou Papà”, li dihié : “ma filha de bouonjou, es … (sanglots)” (...)

“Lei gen de la villa de coù avion una especialità, pouioun trovà una planca. Ma lou tipe qu'èra peisan, (…) s'es fa tuà”

Le Bourdoux en 43 a emporté la passerelle allant aux Claux. Le souffle avait fait trembler les piles.

Festin : on y venait de Guillaumes, St Martin, Sauze, Châteauneuf... à pied.

Nautre anaian surtout au quinj'oust a Guilhermes (…) I èra tout lou Cantoun” Le car partait d'Entraunes et était déjà chargé à bloc en arrivant à Villeneuve (il n'y avait que sur le capot qu'il n'y avait personne d'accroché). En entendant la musique des Gars Pugétois, l'ambiance était formidable, surtout après la Libération après quelques années d'interdiction de bals. “I avié un mounde fouol, fouol, fouol. I avié una ambiança terribla. Oh pauvre France !” On allait à tous les bals, tellement les gens avaient été privés. Et sans moyen de locomotion. Mais il arrivait que le bal n'ait pas lieu comme à Sussis où le travail commandait : “tout lou mounde missounavo”

Les foires : surtout à Guillaumes, à Saint-Martin (la St Barnabé) mais pas à Villeneuve.

“Bè eici, moun gran-père, anavo a la fièro de Sant-Estèvé, Sant-Estienne, e... per lou col de Pa', e de coù, croumpavo cinq ou siei velos, que fahié passà tout à pè, jusqu'eici, hè ! 'co, la bella-souorre de moun père m'où racountavo mai que d'un coù”.

“E de l'autre coustà, li anavon lei gens vers Colmars ?” “Bè de l'autre coustà, anavon surtout a Seyne per croumpà de murs e de mulos. Aqui tout Peouno li anavo quasi. Perqué à Peouno, lei Peounenc, la fiertà per eli èra d'agué una bella cavala, ou una bella mula, ou un bèu muou. Aco èra per eli, lou dimenche arribavon em'aquela bestia, arnascau couma per una festa : li mountavon mancou sus. Tout bèu juste se li metion una biassa per pas la fatigà. Elli marchavon a pè. Era una fiertà fourmidabla d'agué la plus bella bestia”.

On marchait énormément : la soeur du père de M. Durandy était à Villars-Colmars : pour aller à la

première communion de son neveu à Villeneuve, elle était partie au milieu de la nuit pour arriver juste à l'heure de la messe, en passant par le col des Champs.

Las cougardas ou coucardas : l'équivalent des bugnes.

Lei mountagna (Rouchier de la Maire e mountagna das Plans, Troto, en Enaus)

 Quoura la pleuia ven doù Sauve, pren toun ??? e lou reclaure       quoura la plueia ven d'Estenc, as enca lou tem de prendre lou barrioun e de ramassà de fen

Se passava ben entre lei pastre d'un cousta de l'autre de la coumuna ?”

“vouei, c'est à dire que cad'an... au début, èra cada quatre an, la mountagna se lougava per quatre ans. Aloura venié de pastres de... o meme des Basses Alpos, en pau d'empertout, e  poussavon lei  mountagnos I avié una enchièro, amé de bougiès aqui. Aloura aquela que se poussava toujou lou mai èra la mountagna de Troto. Aqui I avié una espèça de rancuna, e se un poussava troù, après, lou coù d'après, èu voulié, li poussava la siéu, viès ? E aloura a la fin meme s'entendien un pau, quoi, e, 'fin, I avié ben un pau, pas per se battre mais I avié un pau un pau de disputa souvent (…) E eira, eira soun dounas cad'an, e pi lou pris la meria que lou fixa, e pi I a meme plus d'enchieros (…) ma sabou qu'avant I avié un pau de disputo”

Du temps où il y avait pas mal de vaches, on les amenait à la montagne de la Couosta  au dessus du col des Champs (à St Martin), ou bien plus bas mais sa qualité était moins bonne.  A la fin, c'était aux Tourres, quand il n'y avait plus que deux ou trois propriétaires de vaches.

Villeneuve est à une altitude idéale pour les fruits, d'où la plantation de fruitiers (pommiers, poiriers). Il y avait aussi du blé et “n'i a que se fahien lou pain per tout l'an” (assez de farine pour avoir du pain toute l'année). Le grand-père de M. Durandy pouvait faire du pain pour une famille de neuf, plus les domestiques et encore en vendre.

Le moulin : en 1925, à un km du village, quelqu'un avait fait un moulin (ou refait ?) puis il a changé d'activité et s'est reconverti dans l'élevage de cochons, et on s'est alors rendu soit à Entraunes (où le mouliniéétait réputé pour faire de la bonne farine, soit à Guillaumes.“A Santa Catarina, fai ta farina, que Sant André vendra e te la gelarà”

“Sian au mé' d'oùtobre, qu a pas de raubo que s'en atrobe”

Le quartier des Claus s'appelait aussi “La Fabrica” ; les frères Ollivier avaient du

“Eici non. Au Sauve (…) ma grand-mère coumençava toujour, e ma mère la fahié teisà : “teisa-té ! Digue pas 'co denan lous enfans, eh brave ….. ????

Aloura parlavo toujour d'una cape.. d'una chapella ounte vehion passà – pas tout lou tem mais de tems a autre e surtout quoura I avié la luna -  una frema mountau sus una cavala blanca que partié a foun de tren. E ma mère me dihié qu'amé sa souorre, quoura seié passà denan la chapello fahion un tour abouminable per pas rescountrà la tréva !” “Ah ma grand-mère n'en parlava toujou das fados (…)” “I èra d'endré coum'aco que dihian...” “Voala, èra... aqui i avié quaucaren  de sourcellarié (…) Ma gran-mère e ma tanto eici me parlavon das loups. Di que lou sera après soupa  anavon veià dins lous estables de coù entendion gratà a la pouorta, èra lou loup que cercava de rentrà. Puis i avié meme una peira damoun per anà a Bantes, se dihié La Peira doù Loup. Es una peira que parei que i a un tipe que partié de Vilanova, amé soun chin, e  quoura es esta darrié au Claus, s'es vist qu'i avié un loup que lou seguié. Aloura, a coumença... avié una micha, de pain, a coumença de li mandà lou pain, e l'autre suivié toujou. Après I a manda lou chin, e suivié toujou. I a agu una grossa grossa peira, a mounta sus la peira, a espera lou jou, e lou loup, au jou es parti. E avié pu ren per li mandà. E s'es toujour di La Pierre du Loup, Peira doù loup. Aco, l'escoutavian couma la messa”.

Un habitant s'était plaint au maire de l'infidélité de sa femme ; il lui a répondu :“anan, preservas-la das loups, que das omes es quasi ren”

On veillait dans les étables de l'un ou de l'autre, dans le village, jamais loin. On coupait du buis fin fin à cette occasion, en utilisant une machine qui coupait les gerbes et le lien l'été. A la faible lueur d'un “marri calen”.

Chacun faisait des paniers en osier, en “amarino”, des “begnos” pour charrier lou “fens” (le fumier) et des  “mourrais” (sorte de muselières pour bêtes de trait).

Religion On ne manquait pas la messe, en tout cas chez les femmes, et M. le curé était respecté “degun se serié amusa a lou tutejà ou li racountà una bestisa”. Tous les matins, il y avait une messe à la chapelle, le dimanche à l'église. Quoura ploù avant la messa, touta la semana pesque.

L'ourgùlh e la graissa lou bouon  Diéu leis abaissa

A Saint-Etienne, “Amé un pan e un froumai, fan un cura gros coum'un aï” “Toute li jouves anavon au Semenari, e couma lei parent avion pas un soù per pagà, mandavon de froumai, mandavon d'uous, jamboun, quaucaren, quoa, per un pau desdomajà lou Semenari que fahié d'enstrucioun au pichoun”.

La première fois que M. Durandy a vu la mer, il avait 11 ans, et avait pris le train à Puget-Théniers pour passer le concours des bourses, ses collègues lui ont dit : “putan de putan, ma qué grossa pousaraca” (pousaraca : espèça de pous rempli d'aiga per arousà). Le soir, avec ses parents, ils sont arrivés vers minuit chez les parents qui devaient les recevoir, ils n'avaient pas trouvé. Le lendemain, ils étaient étonnés de ne pas avoir vu un de ses collègues, comme si Nice avait la taille de Villeneuve. “Eira soun troù degourdi,

nautre erian troù couioun. Sabian rè rè rè rè rè... oh pauvre France ! Ma soulament sabian faire una paja d'orthographe sensa faire una fauta, eira soun pas bouon d'en faire douos lignos … etc...”

La lavande se ramassait surtout aux Tourres, pas au village. M. Brun distillait à Guillaumes.

On se “faisait citer” devant le juge de paix, souvent de connivence pour se payer un bon repas à Guillaumes et laisser la femme un jour.

Blague :

I avié una pichouna de l'Assistance que lou bruit avié couru que lou patroun, proufitava un pau d'ella. Aloura lou mèra avié vourgu la desplaçà, avié un pau fa lou tour das familhos d'aqui, ma degun avié vourgu la prendre, perqué avié dejà quatorge ou quinge ans e chalié pagà en aqueli ages. Aloura, lou mèra a di : “ finalament, pisque degun la vouol, la fau leissà en qu l'a !”

Les enfants placés par “l'Assistance” ont permis au village de maintenir un certain nombre de personnes. Jusqu'à 14 ans, on était dédommagé ; puis il fallait payer. Une famille en a eu sept, les uns après les autres.

Le jour de l'enterrement du père de famille, des années plus tard, bien que dur avec ses enfants, tous les sept étaient présents.

M. Durandy a entendu parler du Chevalier de Cessole et du guide Etienne Liautaud, “Estienne das Pinieis”, du nom de sa campagne. Sur place, on ne comprenait pas bien pourquoi aller si loin et courir le danger de se rompre les os. Monter dans des endroits dangereux, on le faisait par nécessité si une chèvre ou un mouton était perdu ou en difficulté, sinon, “degu' li anava per rè”.

On ne voyait le médecin qu'en dernière limite. On se soignait avec les mêmes remèdes qui consistaient en : les ventouses (“las ventours”), la teinture d'iode (une couche de chaque jusqu'à ce que la fièvre tourne), les cataplasmes, et des tisanes (génépi, aubépine : d'acinié ; de tussilhage fleur qui ressemble au pissenlit). On ne connaissait pas l'aspirine, les suppositoires... ce qui donna lieu à quelques erreurs drolesques.

Une femme servait d'accoucheuse pour le village (la grand-mère de M. Durandy en l'occurence, qui eut 9 enfants elle-même). Deux jours après l'accouchement, elle était à nouveau à pied d'oeuvre pour travailler, et petit déjeunait avec un oignon coupé fin dans un bol avec du sel et de l'huile. Elle soignait aussi par des prières.

“... per lei entorses, souvent, (…) avion una peça de cinq franc anciena anciena, se la trempava en pau, (…) metien en pau  de saliva, fahien de signes su la chamilha 'qui, iéu sau pas ce que recitavon, li coumpreniou rè, s'èra de patoas, de latin ou de francès- e puis... “eira vai, zou, n'en parlan plus”

“marchavo sus lei besti, sus lei ome ?”

“Vouei vouei, e alouro ce que I avié, ce que fahion, lou matin de (…) San Jan, anavon souta lous fraisses, e ramassavon una mouissa que s'en dihié (…) I avié qu'aquéu matin que se trouvavo. Aloura la fahion secà e n'en fahion una poudra ; e acò, moun ami, èra radical. Per te levà una brounchita ou cauquaren que poudies pas... La mouche de Milan. Quoura te metiès un cataplasme am'aquela mouissa, eh bè chahié faire atencioun de pas prendre un'aversa, ou de pas anà arousà per eisemple. Chahié restà dedins. Mais èra fourmidable fourmidable aquela poudra. Era difficile de n'in trouba.  Chahié anà lou matin de San Jan souta lei fraisses enca, pas n'importe-où pas  souta una periera ou una sourbièra (...)”

Pour le rebouteux, (reboutour, reboutur) on allait jusqu'à Allos voir un M. Monge. Sa renommée lui avait attiré les attaques du syndicat des médecins. Il avait alors rétorqué par un pari : il proposait aux docteurs de remettre sur pattes un agneau auquel il déplacerait les os de façon à le rendre invalide, ou bien, il paierait tous les frais. Personne n'a su le faire.

Noël : Nouè Pour le réveillon, absolument tout le monde préparait la merlussa, las raiolas de cougourdas a la sauço de nouoe. “Aloura dihion que la merlusso, chahié que nagesse très coùs : un coù dins la mar, un cor dins la poualo e l'autre coù dins lou vin. Perqué èra salau, sas (...)”

La guerra : “bè, per ben dire lous Alemans an passa, calavon doù Col des Champs, e an tira sus un tipe que... das Filhouols aqui de San Martin, qu'anavo missounà, e amé lou soulèu que fahié veire sa voulamo, an crehù qu'èra una arma e li an tira dessus, m'anfin l'an en pau blessa, pas gran caua.

Après, nous avion manda aqui dins lei Gorges de Daluis perqué soi-disant aurié faugu leis arrestà, d'aqueli que mountavon, aloura.

E nautres, lou mèra nous avié requisiciounas siei, que nous avié manda au Col de Pal. Nous avion douna un fusil en cadun – sau pas ounte lous avié prés hé – mais qu avié un Remington, qu avié... anfin... e nous avié douna una micha de pan, per dous jous. Iéu quoura siéu esta a Bantes n'aviou deja plus, de pan. Ah ò, e pi erou pas lou soulet, que as Tourres, qu'es que fahian ? Urousament que sian toumba dins una familha que avion de moutouns, e avion un pau de froumai e de lach, e nous avion fa una soupa de lach, amé de brigadès couma se dihié en aquèu moument.

E lou lendeman aven agu una chança terribla : perqué I a una féa que las autres en fent vite l'an garçau au souol e li an fa toumba una cléa dessus e s'es estoufau. Aloura 'mé nautre I avié un tipe de Nissa qu'èra cuisinié : s'es més aqui, pendent très jous, nous a fa de coustelletas, sensa pain sensa rèn, très quatre coustelletas cadun, manjavian qu'aco. I avié rèn. E sian mountas au Col de Pal, couma des embeciles, estout siei un darrié l'autre aqui amé nouostrei fusils couma seguessian anas cercà de genepi ou... ; I aurié agu un Aleman soulet damoun, mais nous tuava couma rèn dau tout, pauvre France ; avant que (…) d'abord n'i avié qu'avion des-sèt o des-vuech ans avion mancou vist un fusil.

E en un moument douna, quoura lous autres soun vengus nous ramplaçà, eh bè per fà veire couma soun fusil marchavo enca'n'pau n'en tuava un ! Ah vouei erian tout un groupe aqui a tirà per fà veire , e pi s'èra pas rendu compte que lou fusil avié dejà la cartoucha dedins hé !

Mais autrament, I a agu en pau de bagarro dins li Gorges de Daluis (…) soi-disant I a un officié que I a meme sa placa a Guilhèumes que es esta tua, enfin... Mais eici quoura leis Alemans an passa, èra au mé d'oust 44, mais èra dejà la panica e se soun pas troù troù arrestas.

 

Ce qu'avion pris, avion pris de murs e de mulos per pourtà de... sei pas ce que carrejavon ; e puis avion més denant e darrié quauques omes, couma otages per ben dire : si quaucun voulié tirà, … Sabou qu'après se soun arrestas a Guilheumes soun anas aco de ma tanta : an demanda si avié d'uous. Aloura ella a sourti tout ce qu'avié : avié trenta-dous uous, parei... fa un'oumeleta de trenta-dous uous... (rires). Es tout ce que Ian fa, pas de mau, quoa”.

 

CHÂTEAUX DU MOYEN ÂGE DES ALPES MARITIMES

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COUVERTURE DES CHATEAUX DU MOTEN AGE DES ALPES MARITIMES REDUITE.jpg

PRÉSENTATION

Le Moyen Âge a duré plus de mille ans, presque une éternité !

De la Provincia de la fin de l’empire romain à la Provence

annexée au Royaume de France de Louis XI.

Les Alpes-Maritimes – ou Provence orientale – ont certainement, plus que tout autre région, enduré cette longue période. Sans compter les invasions barbares et, l’histoire de cette Provence orientale est tumultueuse en diable : ballottée au gré des ambitions exacerbées des comtes de Provence, des comtes (puis ducs) de Savoie, de la République de Gênes, au fil des guerres de conquête ou de reconquête, des épidémies dévastatrices, des razzias des pirates, sa population et sa noblesse locale – qui se pense sérieusement et incorrigiblement libre de tout lien de vassalité —, vont développer un incroyable maillage de châteaux et de contre-châteaux.

Le sensationnel hold-up territorial que réalise le comte de Savoie à la fin du XIVe siècle, lorsque le Comté de Nice se sépare du comté de Provence (pour plus de 400 ans), n’y étant pas pour Rien !

Laissez-vous entraîner à la fabuleuse découverte de ces 140 châteaux et vestiges médiévaux présentés avec précision et nombre d’anecdotes. Lesquels, mieux qu’un cours magistral, vous feront appréhender au plus près l’histoire locale et éprouver la folle existence — quasi impensable à nos yeux du XXIe siècle — des populations des Alpes-Maritimes durant ces mille ans moyenâgeux !

Edmond Rossi, historien niçois passionné par le passé et les traditions d’une région qu’il connaît parfaitement, nous offre en plus la part d’imaginaire qui entoure ces vieilles pierres. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages traitant de l'histoire des Alpes-Maritimes et de la mémoire de ses habitants. 

Auteur | Edmond ROSSI

Format | 16 x 24 cm

Nombre de pages 270

ISBN | 978-2-8240-0555-3

prix public ttc 23,50 €

illustrations en N. & B. & COULEUR

Chez vous dédicacé par l’auteur en contactant :

edmondrossi@orange.fr

Prochainement du même auteur et dans le même registre « Les Templiers dans les Alpes Maritimes et en Provence orientale » aux Éditions Campanile

LA GAUDE : LE CHÂTEAU DE L’ALCHIMISTE-FAISEUR D’OR

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11 ème PAGELE CHATEAU DE LA GAUDE ACTUEL  RESTAURE.JPG

Depuis huit jours il pleuvait sans trêve sur la campagne provençale. En ce début de l'hiver 1232, Philémon d'Artigas s'approcha frileusement de la cheminée pour réchauffer ses mains engourdies. Hôte de Romée de Villeneuve dans la tour de son château de la Gaude, le savant catalan tenait enfin la formule magique de la transmutation des métaux. Son grand dessein, changer le plomb en or, devenait possible.

Les laborieuses recherches pour lesquelles il était payé venaient enfin d'aboutir.

Cette nuit, un ultime essai concrétiserait le résultat de plusieurs mois de travail.

La plume crissa sur le parchemin, transcrivant en quelques mots la fin du processus de transformation de la matière.

Lorsque dame Aurore choqua la porte pour l'inviter à souper, Philémon lissa sa belle barbe blanche, se leva et alla ouvrir. Rassurant, il lui dit simplement: « Les forces obscures ont rendu leur verdict, l'or nous appartient et la puissance est à nous. »

L'étroite fenêtre de l'atelier du maître brilla très tard dans la froide nuit de novembre, et lorsque le « souffleur » versa enfin les quelques gouttes d' « huile du soleil » sur le plomb en fusion, le miracle s'opéra. La masse se figea pour apparaître rutilante et jaune: l'or venait de naître.

La situation financière déplorable de la Provence avait contraint le sénéchal Romée de Villeneuve à trouver une solution rapide. Raymond-Béranger lui avait donné mission de redresser la situation et d'assurer par-là même un mariage honorable à ses quatre filles, dépourvues dans l'immédiat de toute dot valable. C'est là qu'intervint Philémon d'Artigas, qui dans sa tour des bords du Var devait changer le cours des choses.

Les jours et les nuits qui suivirent, les cornues du savant alchimiste, chauffées au bois d'olivier, crachèrent suffisamment de métal jaune pour assurer les prétentions du comte. Romée triomphait.

Quelques mois plus tard, on devait célébrer dignement les mariages des quatre filles du comte de Provence avec quatre princes régnants: Marguerite épousa Louis IX roi de France, Eléonore se maria avec Henri III d'Angleterre, Saucie devint la femme de Richard de Cornouailles, roi des Romains, et Béatrix épousa Charles 1er d'Anjou, roi de Naples, qui deviendra comte de Provence à la mort de son beau-père.

Vingt-cinq ans s'écoulèrent sans qu'on n'entendît plus parler du célèbre alchimiste ni de ses exploits.

Un jour de juillet, une petite troupe de pèlerins se rendant à Rome fit halte au château de la Gaude. Parmi ces voyageurs se trouvait un noble vieillard, Philémon d'Artigas, accompagné de son filleul et élève Arnaud de Villeneuve.

Celui-ci demanda à revoir l'atelier de la tour où, quelques années plutôt, il avait opéré la transformation du plomb en or.

Dame Aycarde de Castellane, belle-fille de Romée, nouvelle propriétaire des lieux, flattée d'une telle visite, accepta volontiers et retint même ses hôtes. C'est ainsi que devait s'initier celui qui allait devenir le plus illustre des alchimistes du Moyen Age.

En effet Arnaud de Villeneuve établira plus tard sa renommée universelle dans la recherche du secret de la pierre philosophale. Selon le juriconsulte Johannès Andréas, Arnaud, à Rome, « convertissait des verges de fer en or et les soumettait à toutes les épreuves physiques et chimiques; ces faits avaient incité Oldradus et le Panormitain, dans leurs ouvrages canoniques (Consilio 69-Ve Decretales-C-II) à définir l'alchimie comme un art ingénieux, ars perspicaci ingenio inventa, et canoniquement licite ».

Arnaud de Villeneuve suscita lui-même en Provence comme en Italie de nombreuses vocations alchimiques et médicales. Il n'oublia jamais les premières révélations de son maître et inspirateur Philémon d'Artigas, qui sut lui transmettre son enseignement dans un modeste château surplombant le Var.

D'après l'Ars transmutatoria, attribuée à Jean XXII, certains lieux où s'activent les forces telluriques favoriseraient la transformation de la matière, d'où le choix probable de ce promontoire calcaire au contact des couches alluviales.

Aujourd'hui, les ruines du fabuleux château de la Gaude ont été restaurées et ses, murailles grises rappellent encore son rôle de sentinelle au bord du Var, aux confins extrêmes de la Provence.

 Edmond ROSSI

"LES TEMPLIERS DANS LES ALPES MARITIMES ET EN PROVENCE ORIENTALE"

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LES TEMPLIERS DANS LES ALPES MARITIMES

ET

EN PROVENCE ORIENTALE

Le mot de l'éditeur:


Reconnu comme le département de France le plus pourvu en possessions templières, les Alpes-Maritimes conservent encore de multiples et intéressantes traces de la présence au Moyen Age de ces fiers chevaliers. Quel fut le rôle des Templiers, très tôt installés dans cette région entre mer et montagne ? Que connaît-on des chroniques oubliées et des règles secrètes de l'Ordre du Temple ? Par ailleurs, quel crédit accorder aux légendes relatives à leurs trésors cachés ? Enfin, quels monuments et vestiges portent encore l'empreinte des chevaliers « de la croix et des roses » ? Les Templiers inspirent d'abord l'image glorieuse de moines soldats se jetant la lance ou l'épée au poing, pour défendre ardemment les lieux saints, à l'époque des Croisades. Par la suite, ce tableau avantageux se nuance, avec l'évocation de leurs richesses, pour s'obscurcir enfin dans l'épaisseur du mystère, avant de n'être plus éclairé que par les sinistres lueurs des bûchers où s'achève l'épopée des frères du Temple, accusés d'hérésie. Auteur de divers ouvrages traitant de l'Histoire des Alpes Maritimes, Edmond Rossi, Niçois passionné par le passé et la mémoire d'une région qu'il connaît bien, nous entraîne dans une attentive et fascinante découverte des annales et des sites toujours hantés par l'ombre des chevaliers au blanc manteau à la croix rouge. L'auteur : Edmond Rossi, né à Nice en 1932 a fait des études d'Histoire et d'Ethnologie régionale. Passionné par le passé de sa région, il rédige des articles sur l'Histoire des Alpes Maritimes, publiés dans le quotidien local Nice Matin. Installé à Saint-Laurent-du-Var, il effectue de 1975 à 1978 l'inventaire des monuments historiques de la commune. Ce travail de recherche l'entraîne sur la publication de nombreux ouvrages historiques sur les Alpes-Maritimes. Il a déjà publié aux éditions Campanile : « Histoires et légendes des balcons d'Azur ».

 

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